Un souvenir d’engagement
Je voudrais compléter mon article d’hier, sur un souvenir fort, un moment d’expression publique qui m’a profondément marqué.
Je m’étais exprimé ainsi lors de la cérémonie des vœux de janvier 2019,
parce qu’à l’époque déjà, je refusais de rester les bras croisés face à des décisions injustes menaçant notre territoire.
Rappelez-vous : on nous expliquait que réduire la vitesse à 80 km/h
allait diminuer les accidents. C’est vrai : baisser la vitesse réduit mécaniquement le risque. Personne ne conteste cela.
Mais si on suit cette logique jusqu’au bout, pourquoi s’arrêter là ?
Passons à 70… puis 50… puis 30… et terminons à 0 km/h !
Supprimons carrément les voitures : là, plus aucun accident.
C’est absurde, évidemment.
Parce que la vie réelle, ce n’est pas une théorie sur un bureau parisien.
Et c’est cette même logique qu’on voulait appliquer chez nous :
supprimer notre maternité de proximité « pour faire des économies ».
Oui, fermer un service public coûte moins cher.
Mais est-ce vraiment cela, la mission d’un service de santé ?
Est-ce ainsi qu’on protège la sécurité des familles ?
Lorsque cette menace a émergé, j’ai réagi sans attendre.
Parce que derrière cette décision, il y avait des mamans, des bébés,
des urgences qui n’attendent pas, et des routes trop longues.
On nous disait que Mulhouse, « ce n’est pas si loin ».
Mais lorsqu’un accouchement se précipite,
chaque minute compte, chaque minute peut devenir un risque.
Je le dis avec force : j’ai toujours défendu les habitants.
Je me suis battu pour préserver ce qui compte vraiment.
Pas pour faire du bruit, mais par devoir.
Parce que c’est le rôle d’un maire : protéger, défendre, agir.
Beaucoup d’entre nous ne fréquenteront plus une maternité.
Mais nos enfants, nos petits-enfants, eux, en auront besoin.
Et ce que je voulais, ce que je veux toujours,
c’est qu’ils puissent compter sur un service de santé digne, proche, et sûr.
C’est cette conviction, cette énergie, cet engagement
qui m’animent encore aujourd’hui.
